J’ai avalé mon histoire comme j’ai mangé la tienne, Poète, Sculpteur ou Peintre d’éternité au présent… Quel repas, dis-tu, avons-nous partagé ? À quand, et avec qui , le prochain ? On verra... On lira ... | Marie-Thérèse PEYRIN - Janvier 2015

Nicolas GREGOIRE

ETAT DES YEUX | Mars 2022 | Nicolas GREGOIRE, désastre ravalé, ravaler désastre

Désastre ravalé ravaler désastre Nicolas GREGOIRE

 

À propos  de   Nicolas GRÉGOIRE, désastre ravalé   ravaler désastre,

Dessins de Pauline EMOND

Écrit(peind)re   AENCRAGES & CO

Préface Marc DUGARDIN

 

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Filiation au forceps

endurance filiale

Ce qu’il leur en coûte

duo infernal

Ce qui tient malgré tout

l’image surgit glauque

hyperréaliste

à broyer dans l’oubli

un défaut  initial de tendresse

la douceur est partie ailleurs

dans la reconstruction

La soif en héritage

Ses ravins de folie

La soif terrible d’amour

son linceul souillé

 d’intempérance

Ne pouvait être que

bouleversant ce livre

ce bourbier de mémoire

la fin d’un père

la renaissance d’un fils

tragédies intriquées

misère de la soif dépassée

miroir du refus virulent

arrimage compulsif

ancré dans la violence

Enfances barrées

suspectées de

non-être

non-reçu

non-voulu

une ou plusieurs vies

expulsées salement

annoncées à la gueule

Vis et Meurs Seul démerde -toi

Tu n’as pas de quoi

insister sinon du regard

incrédule poings crispés

Noyade immédiate petit chat

Condamnation muette

Sidération glaciale

Une fin de non concevoir

Fais avec çà  vieux fils !

Répète si tu peux

la déchéance

la dégringolade

la mascarade

et tutti quanti

Rebois ton propre sang

ou répands-le

sur les décombres

Ne construis rien sur ce rien

qui te nargue

Fuis ou affronte  SEUL

ou presque      ton destin

Les mots se relisent  ici

à l’envers de l’aval

à reculons vers l’amont

retombent aussitôt

de l’autre côté du crassier

dévaler dévaluer

vandales circonstances

Le père finira par

pleurer  ultime désastre

après avoir vociféré

Comment lui pardonner

d’avoir tout bouzillé

Le poème est rescapé

dur comme un silence estropié

que la mort ignore.

Présence filiale pour témoigner

Courage résolu et révolu

Amour peut-être

 

M.T PEYRIN